Nouvelles

• Le nouveau réseau de surveillance des sols au Pays basque a anticipé le futur cadre réglementaire européen, renforçant ainsi la gestion durable du territoire.
• La nouvelle approche est axée sur la collecte de données, les études sur la biodiversité et le soutien aux politiques publiques.

Pendant des années, les sols ont été largement négligés par les politiques environnementales, malgré leur rôle essentiel dans la production alimentaire, la conservation de la biodiversité et la régulation de processus clés tels que les cycles du carbone et de l'eau. Cependant, la dégradation progressive de cette ressource et la pression croissante exercée sur les écosystèmes ont placé la santé des sols au cœur des priorités européennes, soulignant la nécessité de disposer d'informations fiables, comparables et utiles pour éclairer la prise de décision.

Dans ce contexte, le Pays basque a décidé de ne pas attendre l'entrée en vigueur du nouveau cadre réglementaire européen. Par le biais de l' Institut basque de recherche et de développement agricoles (NEIKER) , la région a mis en place un réseau de surveillance qui applique d'ores et déjà les critères méthodologiques définis au niveau de l'UE, anticipant ainsi la loi européenne sur les sols et jetant les bases d'une gestion plus précise et fondée sur des données probantes.

Opération

L’initiative repose sur une idée fondamentale : tous les sols ne réagissent pas de la même manière et ne remplissent pas les mêmes fonctions ; leur évaluation doit donc refléter la véritable diversité du territoire. À cette fin, le réseau conçu au Pays basque s’appuie sur un système de points de surveillance stratégiquement répartis, capables de saisir les variations climatiques, pédologiques et paysagères sur l’ensemble du territoire. Les éléments clés de cette approche sont les suivants :

• La création d'un vaste réseau de points d'échantillonnage permettant l'observation des tendances à moyen et long terme.

• L’application d’une méthodologie alignée sur les futures normes européennes .

• La validation progressive du système par le biais d’un échantillonnage pilote sur des terres agricoles représentatives .

• Collaboration avec des entités spécialisées pour garantir la rigueur technique et la comparabilité.

Cette approche nous permet de passer de diagnostics ponctuels à une vision continue de l'évolution des sols, ce qui est essentiel pour anticiper les risques et évaluer l'impact des politiques de gestion.

Nouvelle perspective

L’un des changements les plus importants du cadre réglementaire européen et du réseau déployé au Pays basque est l’intégration de la biologie des sols comme indicateur clé de leur santé. Contrairement aux analyses traditionnelles axées sur les paramètres physico-chimiques, la nouvelle approche reconnaît que la biodiversité des sols est un reflet direct du fonctionnement des écosystèmes. Concrètement, cela se traduit par :

• L' inclusion de micro-organismes tels que les bactéries et les champignons dans l'évaluation de la santé des sols.

• L'utilisation de techniques d'analyse ADN avancées pour identifier la diversité biologique présente.

• Une plus grande sensibilité pour détecter les changements résultant des pratiques agricoles, des pressions environnementales ou de la pollution.

• Le défi consiste à évoluer vers des méthodes standardisées permettant la comparaison des résultats entre les régions .

Ce changement de méthodologie représente une étape importante vers une compréhension plus complète du sol en tant que système vivant, et non plus seulement en tant que support productif.

Soutien au secteur agricole

Loin d'être perçu comme une nouvelle contrainte pour le secteur agricole, le réseau de surveillance est conçu comme un outil d'aide à la décision. Les informations recueillies permettront une meilleure orientation des décisions publiques, une évaluation de l'efficacité des politiques agricoles et environnementales, ainsi que l'élaboration de mesures plus adaptées aux réalités du territoire. Les utilisations potentielles de ces données sont les suivantes :

1. Soutien aux politiques agricoles et à l'adaptation au changement climatique.

2. Identification précoce des processus de dégradation et de pollution .

3. Générer des synergies avec les axes de recherche émergents.

4. Améliorer la cohérence entre les stratégies environnementales, agricoles et sanitaires .

Le Pays basque gagne également en influence et en capacité d'apprentissage, se plaçant ainsi dans une position avantageuse lorsque la réglementation deviendra obligatoire dans tous les États membres.

Dans un contexte européen où la santé des sols apparaît comme un pilier essentiel du développement durable, des initiatives comme celle-ci montrent comment les territoires peuvent passer d'une obligation réglementaire à une opportunité, renforçant ainsi leur capacité à protéger une ressource essentielle dont dépendent à la fois l'environnement rural et la société dans son ensemble.